Histoire de la commune

   En 1791 furent réunies les deux anciennes paroisses, Saint-Victor La Loubière, appelée aussi Saint-Victor sur Thiers - dépendante de l’Évêché de Lyon, et Notre-Dame de Montvianeix, dépendante de l’Évêché de Clermont, pour former une commune dénommée Credogne (du nom de la rivière qui la traverse) durant toute la période révolutionnaire, et qui devint au début du XXème siècle : Saint-Victor-Montvianeix. Elles entrèrent ainsi dans le tout nouveau département du Puy-de-Dôme.
  L’actuelle commune de Saint-Victor-Montvianeix constitue un véritable trait d’union entre les anciennes provinces d’Auvergne et du Forez : Saint-Victor dépendait de la chatellerie de Cervière, située en Forez, tandis que Montvianeix appartenait à la province d’Auvergne.

Située dans une zone montagneuse elle a de tous temps privilégié la culture de la forêt, particulièrement bien adaptée à l’altitude et à la rigueur du climat hivernal.

  Aussi l’exploitation de cette forêt a-t-elle constitué, depuis les temps les plus reculés, l’activité principale de la population. Un attelage suffisant pour débarder le bois était nécessaire, ce qui demandait de posséder plusieurs paires de bœufs.

  Afin d’avoir les moyens de posséder des attelages importants les familles se sont mises en communauté, comme cela était souvent l’usage dans la région thiernoise. Cela permettait aussi de diminuer les frais et d’augmenter le nombre de bras.
  Ces communautés furent fort nombreuses et regroupèrent un nombre important de personnes. Certaines d’entre elles réussirent à avoir une certaine aisance car à l’exploitation de la forêt venaient se joindre la culture et l’élevage et même souvent une activité artisanale comme la coutellerie.

  La mise en place du code civil la rendit obsolète. La fin du XIXème siècle et le début du XXème verra le crépuscule de ces associations, dont la dernière, celle des FERRIER, commune d’Escoutoux disparut dans les années 1960.

  Lors de la fondation de l’abbaye de Montpeyroux au Moyen-Age, les moines reçurent en dons d’importants bois situés sur l’actuelle commune de Saint-Victor-Montvianeix : une partie importante de la commune leur appartenait.
  De petites seigneuries comme celle du Bost, de Montvianeix et des Etivaux se constituèrent peu à peu et eurent des seigneurs particuliers.
  On vit aussi apparaître de grands domaines constitués le plus souvent par des familles bourgeoises originaires de Thiers ou des alentours. Ainsi le patrimoine de l’abbaye fondit il peu à peu au fil des siècles, sans que pour autant, jusqu’à la révolution française, l’influence de cet établissement religieux ne disparaisse.


Ancien four à charbon - Tourbière du Sapey

 On ne saurait passer sous silence l’implantation au XIVème siècle d’une verrerie à Montvianeix, utilisant le combustible qui se trouvait en abondance.
  De même, comme leurs voisins de la Lizolle et de la Muratte, les habitants de Saint-Victor- Montvianeix s’adonnèrent à la fabrication du charbon de bois qui alimentait les industries thiernoises.
  On doit aussi faire une place à l’exploitation de l’écorce de chêne utilisée par les tanneuses de Thiers et de Maringues. Les écorces récoltées dans cette région avaient la réputation d’être de très bonne qualité.

   Si la forêt offrait aux habitants ces différentes ressources, elle constituait aussi un endroit privilégié pour le trafic du sel avec les régions voisines.
  En effet, la province d’Auvergne s’était rachetée de la gabelle (impôt sur le sel) auprès du roi, alors que les provinces voisines étaient lourdement taxées. Aussi le prix du sel était-il beaucoup moins élevé en Auvergne que dans le Forez ou le Bourbonnais.
  Ainsi la population, qui utilisait en abondance le sel pour la conservation de certains aliments, recherchait-elle à se le procurer à moindre prix.
  Entre les différentes provinces étaient établies des barrières douanières sévèrement gardées par les « gabelous » établis dans les principaux bourgs de la région.

 

  Si le XIXème siècle a connu son apogée avec 1 700 habitants vers 1850, le XXème siècle, lui, a vu se dépeupler nos campagnes au profit d’une ville mangeuse de main d’œuvre.


Exploitation forestière

 De nos jours, ne subsistent des activités que l’exploitation de la forêt : le travail à domicile des couteliers a quasiment disparu et l’exploitation des sols s’est réduite. Comment vivre de l’agriculture dans une commune de 4 518 hectares, hormis une dizaine de grands domaines donnés en fermage ou en métayage, la petite propriété est la plus répandue ?

  Avec un relief souvent hostile, très en pente et des ravins, il fallait s’attacher pour moissonner à la faucille et l’introduction des machines agricoles modernes n’a pas toujours été possible.
  Déjà fortement dépeuplée après la guerre de 1914-1918, Saint-Victor a vu passer le conflit comme l’inexorable fossoyeur d’une agriculture en perte de vitesse.
  D’autre part, le charbon de bois a été détrôné par le coke ou le mazout et l’exploitation de l’écorce de chêne a cessé avec la disparition des tanneries de la région.

 

 L’apparition des allocations familiales après la guerre de 1939-1945 a constitué un véritable attrait pour des métiers urbains salariés. Ainsi Saint-Victor s’est endormie, doucement, tout doucement. Mais voilà que le siècle nouveau nous ramène des familles éprises de la campagne, aspirant au calme : les maisons se rénovent, les villages refleurissent.

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